Enfin le temps de raconter le dernier chapître de mon Tracbar 2013...
Les derniers jours à Saint Hilaire ont été marqués par les départs. Beaucoup de derniers repas ensemble, d’ultimes courses pour s’accaparer les bons produits de la Provence (savons, huile d’olive, tapenades, brandade de morue, sachet de lavande, herbes de Provence et j’en passe), dernières baignades dans le Gardon, check-in on line et recherche de tous les trucs qu’on a paumé dans la maison après un mois de vacances à 15...
Dans tout ça, il n’y a pas eu beaucoup de randonnées en Traction. Il y a même eu un jour où je ne l’ai pas du tout utilisée. Elle a dû se demander si elle avait été abandonnée...
Voici donc quelques dernières images du séjour à Saint Hilaire, avec une excursion chez des amis du côté d’Alès...
Puis c’est le dernier jour et le départ de ma fille, mon gendre et mes petites-filles. Dernier déjeuner à « La Provence » à Saint Bonnet-du-Gard
Charlotte et Mae bien sanglées pour le retour à Marignane et de là vers les Etats-Unis
Ce n’est qu’un au revoir (mais à quand... ?
)
Alors, ma vieille amie, il ne reste plus que toi et moi. Es-tu prête pour le long retour en Italie ?
Il est 22 heures le 20 août quand je me mets en route, exactement un mois après être arrivé à Saint Hilaire.
La route de nuit sera lente en France, car je ne veux pas prendre l’autoroute. Une lune pleine éclaire les paysages nocturnes de la Provence alors que j’emprunte les départementales et nationales pour arriver à la frontière. L’itinéraire passe par Beaucaire, Tarascon, Saint Rémy-de-Provence, Orgon, Saint Cannat, Aix-en-Provence, Saint Maximin, Brignoles, Vidauban (une fois n’est pas coutume, je ne pourrais pas m’arrêter à saluer les amis, car je passe par là à 1 heure du matin), Fréjus, le Massif de l’Estérel, Mandelieu, Cannes, Nice, Montecarlo et Menton. Pas beaucoup de photos, car mon APN fait des caprices...
Je passe par Nice et Montecarlo vers 3h30, il n’y a pas un chat... C’est aussi la crise pour les fêtards ?
Un clin d’oeil aux amis corses...
Les yachts dorment paisiblement dans la baie de Saint-Jean-Cap-Ferrat
A Ventimiglia, je m’engage sur l’autoroute que je vais emprunter jusqu’à Livorno.
Le grand pont à Gênes, exactement à mi-chemin entre Saint Hilaire et Rome.
Il est sept heures du matin, il commence à faire jour, un soleil éclatant se lève
Après Livorno, un petit clin d’oeil à mon avatar
A 150 kilomètres de la Capitale, la circulation des vacanciers se fait dense.
Depuis environ une heure, je suis entré dans une espèce de trance, que je baptise « la syndrome Lecot ». Un zen routier où l’on devient partie intégrante de l’automobile. Je crois que mon cerveau s’est mis en stand-by : ce sont les réflexes et l’habitude de la route qui prennent le dessus, et qui se font dorloter par le ronronnement régulier de la Traction. La vieille dame a trouvé depuis l’entrée en Italie sa vitesse de croisière (env. 90km/h) et elle ne bronche pas. Je baigne dans la tranquillité et l’admiration pour ma fidèle compagne de voyages.
A 13h30 le 21 août, je suis devant le portail de ma maison. A peu près 16 heures au volant d’une traite, avec seulement deux petites siestes de 15 minutes en Ligurie et les arrêts pour l’essence.
Mon Tracbar 2013 finit là où il a commencé, comme les six autres fois. Peut-être que ce sera le dernier de la série ? Beaucoup dépend de ce que le destin me réservera ces prochains mois... Mais il me reste dans la tête et dans le coeur ces souvenirs incroyables d’une autre façon de voyager, d’une autre manière de découvrir le monde, même un monde que l’on croyait déjà bien connaître. Chaque voyage en Traction offre de nouvelles sensations, de nouvelles émotions.
Je sais que j’ai la chance d’avoir une Traction qui fonctionne bien. Pas de consommation d’eau, de liquide de frein ou de boîte. Seulement l’huile qui suinte un peu et me fait remettre un litre tous les 1000kms.
Au total, quelques 5000km ajoutés au compteur et dans les pneus. Avec en prime les montées épiques du Mont Ventoux, la semaine au Barcarès, la visite des Châteaux Cathares, les allers-et-retours Saint Hilaire – aéroport de Marseille, les tours en Camargue d’Aigues Mortes à Salin-de-Giraud, les déplacements quotidiens à Uzès, Avignon, Arles et Nîmes, et les simples petits tours dans la garrigue entre une fête d’anniversaire, une commémoration, deux concerts et cent bouffes mémorables...
En cet été de tous les étés, avec ma famille entière enfin réunie sous le même toit, la vieille dame (tu vois, Pierre, je ne l’appelle plus « lourdasse »...
) est entrée de part entière dans l’affection de tous. Rebaptisée par mes petites-filles « The no seatbelt car » (la voiture sans ceintures), cette vaillante Traction fait désormais partie de la grande fresque de vie et de joie qui marque nos retrouvailles sous le ciel de Provence.
Il est évidemment très, mais très dur de retourner à la « réalité »... Pourquoi, mais pourquoi mon Dieu, ce bonheur vécu ne pourrait pas être
lui la réalité ?
(photo prise par ma petite-fille Mae...)