L'image de la montée du Col de Larche (env. 2000m d'altitude) entre Barcelonette et Cuneo avant-hier, me restera longtemps dans la mémoire: pratiquement toutes les voitures et camions qui me croisaient me faisaient de grands signes de la main, des appels de phares, du klaxon à gogo pour saluer "l'exploit" de cette vieille bagnole de 58 ans qui enlaçait les tournants comme dans sa première jeunesse…
Elle méritait bien cette attention, ma belle "malle plate" qui m'a fait faire 3700km en deux semaines sans un souci de Rome à Albi et retour avec des tas de détours...
. Et qui repose maintenant sage et tranquille au garage.
Aujourd’hui, je souffre du blues du lendemain. Alors pêle-mêle voici les premières impressions, sensations, et petits détails d’un voyage comme je n’en avais jamais fait!
Ma Traction est incroyable! Quel confort, quelle tenue de route, quelle affidabilité. En plus ELLE EST BELLE!!! Combien de fois ces dernières semaines, ai-je remercié badauds et passionnés qui lui faisaient de beaux compliments!
Et puis voir defiler le paysage par ce petit parebrise et ce museau pointu devant
. Redécouvrir à son volant les routes départementales souvent oubliées par la modernité. Enfiler un tournant après l’autre entre platanes et haies de mures. Le maximum quand devant et derrière il y a des autres Tractions! N'est-ce pas, Pierre? Ou alors une Rosalie, n'est-ce pas Paolo?
Consulter les cartes Michelin ouvertes sur le capot de la voiture. Pour ce voyage, les cartes étaient les numéros (dans le désordre): 338, 246, 113, 331, 80, 81, 235 et 240. Se permettre le luxe de changer d’idée et de suivre une autre route…
Avoir envoyé de petites bouteilles à la mer, et se retrouver maintenant avec une douzaine d’amis en plus. Avoir connu des tas d’autres Tractions (y en avait meme qui étaient à propulsion ou avec des V8…).
Les moments de convivialité! Les bonnes bouffes comme les bons vins. L’art de vivre français n’est pas mort, je me plais à vous dire… Et au détour d’une conversation, découvrir des intérêts surprenants, des vécus enrichissants, une certaine vision de la vie et des valeurs partagés. Que voulez-vous, ça m’émeut…
La découverte de regions de la France que je ne connaissais pas. Passer dans des petits villages endormis mais qui sentent encore le foin et la crotte de vache. Comme quand il y a longtemps, je grandissais en Haute-Loire...
Alors, merci à Olivier, Gérard, Elio, Patrick, Pierre, Yann, Jacques, Jean-Jacques, Michel, Henri, l’autre Jacques, Jean-Pierre et toutes vos épouses, et celles ou ceux que j'ai oubliés. Grazie di esistere (comme nous disons en Italie). Vous avez rendu un enfant inguérissable heureux!
Seule note gris-mauve: je n’ai croisé que très peu de vacanciers en voitures anciennes, trois ou quatre au maximum (4CV, Jaguar XK 140, Austin-Healey 3000, Simca Arianne). Pas de Tractions…
Ah, j’oubliais, ma belle m’a quand même trahi une fois! Le soir avant le retour à Rome, je vois une roue à terre (très “fifties”, ne trouvez-vous pas?).
Mais comme disait Coluche: “Partir, c’est crever un pneu”...