Ciao les amis!
Dur d’atterrir…
Je suis parti deux jours dans les Cévennes avec Plume-la-Lourdasse. Je suis allé retrouver mon plus vieil ami d’enfance, Éric. Pour la petite histoire, nous nous sommes connus à… 11 mois ! Et depuis 1956, nous ne nous sommes jamais perdus de vue. Voilà 15 ans, il a acheté une maison à Gabriac en Lozère, un hameau près de Saint-Croix-Vallée-Française (un nom qui est toute une poésie…).
Départ lundi matin, et après des journées de crachin et de grisaille, enfin le soleil reprend sa place dans le ciel, et je quitte Saint Hilaire, le sourire aux lèvres…
Pour les cartographes, l’itinéraire passe par Uzès, Moussac, Lédignan, Anduze, Saint-Jean-du-Gard et la mythique
Corniche des Cévennes. Il fait beau, il n’y a pratiquement personne sur les routes, la nature est en fleur, de belles taches de jaune, de blanc, de rose, de mauve égaient les vignes et les champs encore en léthargie dans leurs teintes mornes.
En s’approchant d’Anduze, voilà les premiers contreforts des Cévennes en vue.
Quelques kilomètres encore et c’est Saint-Jean-du-Gard, la « porte des Cévennes ». A la sortie du village, c’est à droite le début de la « Corniche ».
Et Plume se met en modalité « alpine » (pas la voiture, la montagne…
). On va faire « quelques » tournants…
Il ne faut que quelques kilomètres pour entrer dans un autre monde, dans ce paradis naturel, pur et époustouflant.
Au milieu d’une telle nature sauvage, on se demande comment ont fait des petits hommes à choisir ces lieux pour construire leurs maisons et leurs vies…
Tout de suite, on tombe sous le charme de cette architecture pauvre et austère, et pourtant tellement suggestive.
Ces pierres taillées, ces tuiles de lauze, ces petites fenêtres…
Ici, sur la porte de la vieille église du XIIIème siècle, on vous rappelle que nous sommes en terres protestantes.
J’arrive enfin à Gabriac, où m’attendent mes amis, Eric et sa femme Martine. Ils vivent entre Strasbourg et Gabriac. Et maintenant à la retraite, toujours plus souvent dans les Cévennes. Et je les comprends…
La maison
La source
La vue
Après un bon repas, nous partons avec la Traction faire une petite boucle dans les environs. Que de vues spectaculaires, de petites routes enivrantes, de forêts denses, de plateaux qui s’étalent vers les chaînes environnantes.
C'est la valse cévénole...
Les Cévennes c’est comme une mer, avec ses vagues de collines et de montagnes qui déferlent vers l’horizon. Et là-haut, sur la Corniche, l’horizon est à 360°…
La journée se termine par de longues conversations au coin du feu, un bon dîner, encore des souvenirs partagés entre deux vieux frangins, contents de se retrouver sur la même longueur d’ondes après toutes ces années…
En m'endormant, je muse sur cette région qui n'a pas changé depuis mon enfance. Et des souvenirs bien ancrés dans ma mémoire m'accompagnent dans les bras de Morphée...
Le matin suivant, grand soleil dans le ciel bleu. On a de la peine à penser qu’on est encore en hiver…
On a décidé de faire un pique-nique, avant que je ne reparte pour Saint Hilaire. Nous descendons à Sainte-Croix-Vallée-Française, et je découvre un petit village pittoresque, le long du Gardon (un des dizaines de Gardons qui au fil des kilomètres se rejoignent pour former le grand fleuve qui passe sous le Pont-du-Gard, avant de se jeter dans le Rhône). Il y a là épicerie, boulangerie, boucherie, cafés, restaurants, qui témoignent d’une vie commerciale vivante, là au fin fond d’une vallée sauvage.
Et puis, sur le mur d'une maison, une indication saugrenue...
Ayant fait nos emplettes, mes amis m’emmènent dans un coin idyllique, le long de la rivière, pour manger notre pique-nique.
Ça faisait longtemps que je ne voyais d’eau aussi limpide et cristalline.
L’été, ici, ça pullule de familles en vacances. Mais là, ce 9 mars, c’est la paix complète. De temps en temps un épervier vole pardessus nos têtes…
Il est temps de se dire au revoir. Mes amis rentrent au hameau à pied, et moi je remonte au volant de Plume, pour faire encore quelques kilomètres dans la magie de ces paysages ébahissant. Le temps de voir encore quelques belles maisons,
et des « forces productrices », qui contribuent bien à l’économie locale.
Enfin, je rentre dans les « pays d’en-bas » à Saint-Jean-du-Gard. Un dernier clin d’œil à Anduze,
et puis c’est le retour dans la garrigue, le retour à la maison, la tête et le cœur pleins de sensations, d’émerveillement, de bonheur.
A bientôt, mes montagnes magiques!
Et merci Plume-la-Lourdasse, toujours fidèle, toujours prête à repartir...
Une dernière réflexion : voir qu’il y a encore des endroits dans notre pays incontaminés (même pas un pylône de haute-tension…), naturels, purs, paisibles, porte à se rendre compte qu’on n’a pas besoin forcément de tant de choses, de tant d’objets, de tant de biens matériels, pour être heureux.
Et que le secret d’une vie plus riche, c’est simplement avoir la chance de rencontrer la beauté. La beauté, ce luxe gratuit…
Je n’ai toujours pas atterri...