Pour avoir pratiqué un petit peu Anne Hidalgo (ca fait une éternité que je ne l'ai pas croisée, mais elle fait partie de mon cercle familial), le problème avec les gens en politique à son niveau, c'est qu'ils sont énormément dans le dogme et souvent assez en dehors des réalités pratiques. J'ai eu discuté par exemple avec ce cercle de personnes, avant qu'elle n'entre à la mairie de Paris, quand je travaillais moi même en région parisienne, du fait que comme il y avait 3 semaines de grève des transports en commun par an, que je ne pouvais pas me permettre de ne pas servir mes clients envers lesquels j'étais engagé. En pratique ca m'obligeait à avoir une moto et ensuite, pour amortir les couts fixes qui vont avec cette moto, il fallait que je l'utilise au quotidien ce qui augmentait mon risque, les bouchons et la pollution.
La première réponse que j'ai obtenue à l'époque (pas d'elle mais du proche qui fait qu'elle est de ma famille) était que le droit de grève était un acquis social non négociable. j'ai beau eu expliquer que mon droit de grève à moi était tout théorique car faire grève dans une boite de 14 personnes, sans syndicats, ca voulait dire couler la boite + je voyais pas trop comment déposer un préavis de grève d'un point de vue pratique. Expliquer aussi que peut être, quand on exerce un service publique qui est un monopole imposé par l'état et payé par le contribuable, il était concevable d'avoir en échange des restrictions de ce droit de grève, la discussion est restée sur le dogme. Depuis, le service mini a été mis en place et pas contesté par son camp, preuve que ma suggestion était peut être pas si mauvaise.
La seconde réponse de la personne a été que lui, il utilisait le temps des bouchons à bosser et donc que c'était pas vraiment un problème. Jusqu'à ce que je lui fasse remarquer que pour bosser dans un bouchon, ca supposait d'avoir un chauffeur, ce que moi et la plupart des gens n'avaient pas. Ca a mis fin à la discussion (échec et mat). Et pourtant, à la base, cette personne n'était pas du tout déconnectée des réalités...
Au final, vu de l'extérieur, l'entrée en politique ressemble du point de vue de la famille à l'enrôlement dans une secte: ils finissent par avoir de moins en moins de contacts avec leurs proches qui ne sont pas dedans, ca leur prend à peu près tous leurs loisirs (les dimanches sur les marchés à serrer des mains), toute discussion devient impossible du fait d'un prosélytisme agressif: ils ont la réponse préformatée du parti à tous les problèmes et quand on leur montre des cas où ca coince, l’échappatoire est toute simple: on est trop bas de plafond pour comprendre et seuls eux sont équipés entre les 2 oreilles pour pouvoir dire ce qui est bien. Et c'est là que commence à se matérialiser le risque de la démocratie indirecte = le pouvoir confisqué au peuple, trop con pour pouvoir s'occuper de choses sérieuses comme la conduite du pays. Effectivement, tout le monde n'est peut être pas aussi malin qu'eux (car il faut leur reconnaitre que souvent ils ne sont pas bêtes). Mais à mon sens, le peuple a un truc que les politiques ont du mal à avoir: du bon sens et le fait de vivre dans la vraie vie.
Pour revenir à l'automobile, la France, avec sa politique autophobe, a fini par détruire la culture automobile qui existait dans le pays: il est loin le temps de la grande carrosserie française, de Citroën qui sortait des voitures avec 20 ans d'avance sur la concurrence. Et du coup, ca a laissé le champ libre à l'Allemagne qui a pu se développer dans le seul créneau automobile compatible avec les couts qu'implique le niveau social européen: le premium. Avec la révolution électrique, on aurait pu penser que la France avait une chance de revenir dans la course. Mais je suis pas convaincu que les Bolloré et Renault Zoé sont la bonne réponse vs les Tesla et la gamme i de BMW par exemple. Et pourtant, j'ai quelques proches qui travaillent chez des constructeurs francais. Mais visiblement, les orientations qui leur arrivent d'en haut ne semblent pas à même de tirer parti de ce virage de l'industrie. Donc ce n'est pas pour me plaire, mais je pense que tout ce qui existe de passionné de l'automobile est une espèce en voie d'extinction en France: un peu comme avec les droits pour distiller, ca va probablement mourir avec ceux qui les détiennent. Pas très réjouissant, mais malheureusement, je crains que ce soit ce vers quoi la France s'oriente si on essaie d'être un peu lucide: on gagnera sans doute encore quelques batailles, mais la guerre me semble perdue...
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