On verra le résultat bientot, mais en tout cas, à l'usage je trouve l'électrique très complémentaire aux anciennes: L'électrique est un saut quantique dans le domaine du déplacement où la technique du véhicule devient transparente pour l'utilisateur: conduite à un pied (presque jamais besoin de freiner, la régénération sur l'accélérateur suffisant, même pour descendre un col à rythme raisonnable, plus de boite de vitesse), pilotage automatique relativement avancé, absence de vibration, de bruit, de temps de réponse. Et puis dans les anciennes, le déplacement n'est plus l'objet de l'usage mais le prétexte, les vibrations et le bruit ainsi que la complexité d'exploitation sont le plaisir. Je me rappelle d'une interview du Comendatore (Enzo Ferrari) qui disait qu'une Ferrari n'ayant que des qualités, si ca boite était dure et rétive, c'était alors une qualité. A l'époque, je me suis dit qu'il se fout... vraiment de la g.... du monde. Finalement, je pense qu'il avait raison: quel plaisir de réussir à bien passer une vitesse sur une boite compliquée: quand on commence le trajet, on voit que c'est dur, que ca accroche puis au fil des kilomètres, on commence à comprendre cette boite, on entre en symbiose. Les premières fois ou ca passe sans même sentir le cran, on n'y croit pas et on pense qu'on n'a pas rentré sa vitesse donc on la ressort pour la rerentrer. Puis on finit par "savoir" que oui, la vitesse est rentrée et c'est à peu près à ce moment là qu'arrive le sentiment de ne plus être séparé de la voiture mais que la voiture est le prolongement de soi, surtout qu'en parallèle, en termes de tenue de route, il s'est passé la même chose et on commence à prévoir parfaitement les réactions du chassis et à les anticiper avant même qu'elles ne se produisent. Là, je parle plus d'autos sportive qu'anciennes, mais finalement, bien réussir un démarrage sur une ancienne ou passer une vitesse sur une boite rustique pas ou moyennement synchronisée, surveiller les différents signes de vie de la bête, c'est très similaire.
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