Ciao Jérome!
Et bien en voilà une lecture passionante! Dèjà, je te remercie pour avoir pris le temps d'écrire tout ça!
Ton histoire avec cette 11AL, nous l'avons déjà dit, fleure bon le roman. Elle est pleine de vécu, d'aventure, de bonheur ET de malchance. D'ailleurs, je me suis demandé qu'est-ce que tout cela aurait donné, si tu avais trouvé sur ta route une Traction moins "problèmatique"? Ceci, dit tu en as tiré une grande leçon de vie, et par là-même accru un savoir et une expertise substantielle sur cette voiture qui nous passionne et nous unit (malgré les différends).
Dans cette dernière et ultime intervention (vu que tu "clos définitivement ta participation à tous forums"), tu as parlé des grandes dynamiques qui secouent la planète, notre avenir et celui de nos petits enfants (j'en ai deux...). Il est évident que face à un modèle d'existence humaine vorace, rapace et aveugle, il n'y a pas de quoi être optimiste. Dans ce scénario qui nous appellera sûrement à de grands chamboulements dans notre façon de vivre et de consommer, nos Tractions sont de petits objets risibles, je le conçois.
Cela ne contredit en rien, pourtant, la passion qui nous lie à ces voitures; passion que chacun vit à sa manière, pour des tas de raisons personnelles. Et ce mot clé "passion" est fondamental pour comprendre aussi comment parfois, l'on se laisse emporter dans les échanges qui mettent en évidence de diverses visions des choses et de différentes sensibilités. Soit dit que je suis le premier navré que certains commentaires sur ta personne t’aient blessé. Et fasse que nous sachions tirer un enseignement de certains propos trop durs qui parfois nous échappent, alors que nous naviguons sur la toile…
Pour en revenir à nos aimés « objets roulants », il reste qu’ils représentent bien plus que de simples vestiges d’un passé technologique. D’un côté la nostalgie, de l’autre une fascination (sinon, comment expliquer des jeunes de 20 ans qui tombent sous ses charmes, sans même qu’il y ait un paternel à les encourager ?) qui se marient pour en faire un mythe. Et si tu y penses un moment, dans un monde super rationaliste et réductionniste, posséder un mythe, voyager dans un mythe, accompagner un mythe, est une proposition philosophique intéressante, non ? Chaque fois que je monte dans ma Traction, j’ai l’impression de faire un pied-de-nez à l’opprimante modernité triomphante, qui veut nous faire croire que le progrès c’est renier le passé, qu’il n’y a que le tout neuf qui compte.
Si en plus, cet objet roulant possède une intrinsèque valeur artistique (
grazie Flaminio Bertoni !), qui fait que les gens se retournent à son passage, et souvent se mettent à sourire d’admiration et de plaisir, alors nous pouvons dire que la Traction est aussi un grand vecteur communicatif et qu’il aide à créer des liens humains spontanés.
Après, il y a les deux petites lumières rouges sur les phares, quand je roule de nuit sur les routes d’Italie, de France et de Navarre, et le moteur qui ronronne doucement… Mais ça, c’est toute une autre histoire !
