Alors, voilà...

Après un sommeil réparateur (j’ai dormi comme un loir...

), je me suis réveillé dans ma vieille maison, entouré du silence paisible des petits villages endormis au pied de la Garrigue. Je suis allé à la boulangerie pour prendre le pain, les croissants et les petits pains au chocolat, que mon ami Mao adore.
Il fait un soleil éclatant ce matin dans le Midi, et je me réjouis déjà des journées à venir ‘vé les copaings !

Et là, je repasse dans ma tête le film de la journée d’avant-hier...
Voilà la cinquième fois depuis 2007 que je me fais mon petit Tracbar Rome-Saint Hilaire, mais c’est la première fois l’hiver et en un coup ! J’avais trop besoin de ce voyage, après une longue période un peu difficile. Plus le 29 décembre s’approchait, et plus je me sentais bien...
C’est donc à cinq heures avant-hier matin que le réveil a sonné. Une demi-heure après, je me mettais en route. Une pleine lune magique m’accueillait à la sortie du garage, et après quelques minutes, je m’arrêtais à la première aire de service pour un
cappuccino e cornetto au bar. Il faisait encore nuit noire...

Je vais faire le plein (d’ailleurs, je ne vous dirai pas la fortune en essence que me coûte ce petit caprice tractionnien...

)

Et puis, c’est réellement parti. Je prends la Via Aurelia, la grande voie romaine qui relie Rome à Vintimille. Après quelques kilomètres, nous longeons la mer, et je suis envoûté par la lune qui carresse de ses blancs rayons l’étendue d’eau somnolente qui se transforme en vif argent.
Tout-à-coup, l’aube pointe son nez...

... alors que la lune m’indique encore le chemin.

Et pendant quelques longs moments, la nuit et le jour font l’amour lentement, majestueusement...
Puis, sa majesté le solei se lève dans ma fenêtre arrière...

Là, c’est la Traction de Fantomas qui me dépasse...

Les premiers rayons de soleil réchauffent les murs millénaires du village de Montepescali

Des vignobles, une vieille ferme... La Toscane, quoi !

Un coup d’oeil distrait à gauche, et... ouah!

Cela est très rare. Il faut une lumière particulière pour pouvoir deviner au large de la côte toscane, l’île de Deedootetelle... LA CORSE !

Pendant ce temps, le ciel peint de nuages des formes festives...

Là, on entre-devine les « Alpe Apuane », d’où l’on extrait le fameux marbre de Carrare.

Puis, nous entrons en Ligurie, une région belle et sauvage de l’Italie. A chaque fois, ce clocher d’église m’interpelle (pauvre village qui a été coupé en deux par l’auroroute...


Enfin, la silhouette d’un monstre de la mer, ces paquebots de croisière qui de temps en temps s'échouent sur les écueils des belles îles toscanes. En tout cas, ça veut dire que je suis arrivé à Gênes...

Je stationne la Traction près de la gare de Piazza Principe en attendant qu’arrive l’ami Mao de Vérone...

Et là, un clin d’oeil à Jean-Jacques (regardez la poignée droite, après 500km de route...)

Et puis c’est reparti pour la France qui n'est plus qu'à 160km... Après 20 km... bouchon ! Alors on descend sur la Via Aurelia. Ce n’est pas beaucoup plus rapide, mais au moins c’est beau...


Retour sur l’autouroute, les bouchons ne sont pas finis, mais la lourdasse ne bronche pas.

Et c’est nul : il y a des bouchons en France aussi, ce qui nous fait predre le coucher de soleil derrière la montagne de Nice, mais on s’en fout.

Petite halte pour remettre un peu d'huile (

)

On est entré dans un spleen zen de vrais tractionnistes... Le seul but, c’est le but. Et après 15 heures de route, voilà Avignon, voilà le Pont de l’Europe, voilà les hauteurs de la Garriigue .

Voilà que je suis à la maison...
Mon ami Roberto nous attend avec un bon
spaghetti alle vongole et une bouteille de Saint Hilaire.

Dehors la fidèle lourdasse dort du repos des justes. A minuit, nous rentrons chez moi.

Avant de fermer les yeux, je pense à cette vieille voiture, pas vieille du tout. Et comme chaque fois que je mets un peu de kilomètres sous le capot, je me demande bien pourquoi il fallait inventer une autre automobile après celle-ci... ?
La suite au prochain numéro.

